35 tableaux inspirés, et librement adaptés, des visions* d’Hildegarde de Bingen sur les vices (vertus inaccomplies) et leurs opposés complémentaires. Car chaque vice est une vertu potentielle, ainsi qu’en témoigne le dicton populaire : "on a les défauts de ses qualités". 

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Les vices sont l'expression des passions de l'ego limité à la conscience du "moi" (appelée âme animale dans la tradition juive) que nous acquérons en nous incarnant sur terre. Le rôle du moi est essentiel car il porte la vitalité de l'âme nous permettant notamment d'être conscient de notre existence et de nous différencier. Mais dans l'oubli de son origine divine,
il se pense tout puissant par lui-même au détriment d'autrui et de son environnement.

Les vertus sont celle des forces spirituelles du  "Je" (ou âme divine), notre conscience supérieure qui connaît sa vraie nature, prend soin de la Vies ("la vie" s'écrit au pluriel en hébreu) et œuvre pour le bien commun. 

Lorsque le "moi" comprend qu'il est relié au "Je" et lui offre sa vitalité pour incarner librement les valeurs divines, le vice se métamorphose en vertu. L'imperfection assumée par un désir volontaire de renoncer à sa volonté propre engendre ainsi une plus grande perfection que si nous n'avions pas chuté. Le "moi" et le "Je" expriment alors leur complémentarité et leur union devient féconde. 

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* Hildegarde de Bingen est une moniale allemande du XIIe siècle qui fut remarquée en son temps du fait de sa dimension spirituelle, sa liberté de parole, et son intensité. Toute sa vie, elle reçut des visions en pleine conscience qui furent relatées par écrit et peintes (cf son ouvrage "Le Livre des mérites de la vie")